Réalisé avec Gimp
La guerre de l’ortie à commencé en France. Il est temps de rappeler des choses inintéressantes à propos de l’agriculture traditionnelle et son utilisation.
Le chanvre et le lin étaient 2 cultures très présentes en France à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Elle permettaient par des méthodes de culture biologique d’obtenir simplement des fibres pour les textiles, matériaux de constructions, des huiles alimentaires et d’autres utilités, des graines utilisées pour la nutrition. Ce sont 2 plantes très adaptées au terroir français, elle ne requièrent pas d’insecticides ni d’engrais utilisent l’humidité du milieu sans en être trop voraces, aèrent naturellement la terre et sont adaptées à la faune locale, ne craignant donc pas trop les nuisances des insectes.
Les filatures et ateliers de blanchiment des toiles
Au Comité d’Administration de l’Agriculture qu’il anime avec Pierre Samuel Du Pont, Lavoisier encourage la création d’entreprises privées. Pour freiner les importations de coton d’origine anglaise, il cherche à développe la culture du lin, à créer dans les campagnes des filatures modèles et à améliorer la qualité des toiles françaises. Il installe rue du Montparnasse une fabrique de toiles fines et détermine le normes à respecter pour la minceur du fil. Les premiers résultats sont encourageants, déclare-t-il : « Le sieur Lefebvre et son oncle ont démontré un talent singulier pour exécuter avec le lin un grand nombre d’étoffes qui n’ont encore été faites qu’en coton ou qu’en soie. Ils ont fabriqué en fil des satins, des croisés, des ras de Saint-Cyr, des basins et toutes étoffes qui ne peuvent manquer d’avoir un grand débit. Ils ont également réussi dans des genres d’ouvrages plus communs et ils ont exécuté des toiles à voiles, d’un tissu croisé, qui retiennent le vent beaucoup mieux que les tissus ordinaires. » (H. Pigeonneau et A. de Foville,
L’administration de l’Agriculture au Contrôle général des Finances(1785-1787), Paris: Guillaumin, 1882, p. 310).
Il élabore un projet industriel de blanchiment de la toile écrue par le procédé de Berthollet. Vingt actionnaires se partagent les 30 actions de 300 livres émises pour constituer la nouvelle société. Le chlore nécessaire sera fourni par la régie des Poudres et Salpêtres qui l’extrait du sel, sous-produit du raffinage du salpêtre; elle le cédera à un prix très bas: 12 sols la livre au lieu de 45. Et en 1786, à côté de la fabrique de toiles fines, s’installe un atelier de blanchiment. « Cet établissement naissant est d’autant plus intéressant », déclare Lavoisier, « qu’il substitue comme matières premières le lin et le chanvre, qui sont du cru du royaume, au coton qui est exotique et dont l’État ne peut s’approvisionner qu’à grands frais. » (H. Pigeonneau et A. de Foville, L’Administration de l’Agriculture au Contrôle général des Finances(1785-1787), Paris: Guillaumin, 1882, p. 310).
Au moyen âge en France, comme le témoigne un vêtement porté par le roi resté en parfais état aujourd’hui dans l’église St Aspais de Melun, on créait déjà des vêtements mêlant lin et chanvre. Le lin était déjà utilisé pour les vêtements il y a plus de 10.000 ans comme certaines fouillent le montrent.
Aujourd’hui le lin est toujours utilisé pour faire le fameux linoléum. Moins cher que la moquette, plus facile d’entretien, mélange de jute et de lin, il ne pose pas de problème d’électricité statique contrairement aux moquettes synthétiques. Il est également plus chaud que le carrelage en hiver et bien sur plus souple.
On utilise également ses fibres pour ses toiles en peintures, son huile pour la peinture à l’huile. Ses graines sont riches en oméga-3 et oméga-6, tout deux vitaux, permettant de lutter contre cancer, cholestérol. l’oméga 6 est également important pour transformer les graisses accumulées en protéines. Malheureusement l’utilisation de son huile comme huile alimentaire pure est visiblement interdite en France d’après différents témoignages, mais utilisé quotidiennement par de nombreux allemands pour ses bienfaits. Je n’ai cependant pas trouvé le texte de loi l’interdisant.
Du chanvre on tire des fibres suffisamment résistantes pour faire des voiles de navires, des cordages, des vêtements, on peut utiliser ses fibres très finement pour les billets, pour le papier très fin comme le papier bible ou papier à cigarette. On peut utiliser ses fibres dans des matériaux de construction comme des briques à la fois isolantes phoniques et thermiques. Son huile est également riche en oméga-3, ayant également des vertus anti-cancérigènes. Ses graines peuvent se manger grillées. C’est également un excellent biocarburant, puisque c’est avec de l’huile de chanvre que monsieur Diesel en personne faisait tourner son moteur.
La viande bovine, à cause de l’absorption du maïs (généralement transgénique) manque cruellement de fibres, s’engraisse à cause du manque d’oméga-6 et produit du lait de très mauvaise qualité pour les mêmes raisons. Le tout bien entendu très enrichi en pesticides (mauvais pour notre santé, mauvais pour les animaux de notre environnement, nécessaire au cycle de production de ce que nous mangeons buvons et respirons) puisque le maïs n’est pas adapté à la faune française, et assécheur de rivière puisque cette plante est originaire de régions tropicales (Amérique Centrale ou l’humidité ambiante est plus élevée).
Un article récent développe la possibilité d’un retour total à l’agriculture biologique et de sa viabilité. Les rendements seraient légèrement inférieur en Europe, mais pas de quoi paniquer, 10% inférieure, n’empêchera pas d’avoir toujours d’immenses excédents. Quand aux pays ou les ressources sont limitées, l’agriculture biologique permettrait d’accroître la production de manière notable. Dans tous les cas, les producteurs y gagneraient en économisant les coûteux engrais chimiques et pesticides tout en préservant leur environnement, voir en le développant dynamiquement pour améliorer la vie et leur production.
Voila plusieurs bonnes raisons réunies pour revenir à une agriculture raisonnable et de bons éléments permettant de solutionner pas mal de problèmes actuels.
Évidement ce ne sont pas les énormes groupes industriels qui aujourd’hui cumulent sous une même enseigne chimie pharmaceutique et semence qui s’y retrouveront.
Illustration réalisée avec Gimp